Maintenant que je viens de mettre le point final sur la version 2 du tome 3 de L’héritière de l’Etoile, je peux parler de tout ce qui s’est produit pour pondre cette histoire. Parce que ce n’était pas simple. Même si, soyons honnête, ce ne doit être simple pour aucun auteur d’écrire des sagas…
Quand j’ai commencé à écrire cette histoire huit ans en arrière, je pensais qu’il s’agirait d’une histoire de fantasy tout à fait simple. J’avais cette idée d’une héroïne entourée d’un groupe d’hommes pour l’aider à accomplir sa mission. A l’époque, je pensais savoir quelle était la mission en question. J’avais intégré cette idée de voir des souvenirs empruntés pour semer des indices sur ce qui se tramait, en pensant savoir moi-même où cela allait mener. Si on veut dire les choses clairement, j’étais certainement ce qui s’approchait le plus d’une architecte à l’époque. Et jusqu’à ce que je finisse le premier tome en 2019, j’étais certaine de savoir où j’allais.
Jusqu’à ce que mon héroïne s’en mêle.
Ceux qui auront lu le tome 1 auront compris qu’Elena est quelqu’un de têtu. Mais personne, même pas moi, n’aurait pu savoir à quel point avec ce premier tome. Je fais partie de ces gens qui croient que ce sont les personnages qui décident de leur récit et c’est exactement ce qui s’est passé avec L’héritière de l’Etoile. Déjà dans le tome 1, Elena me soufflait des détails à insérer et je l’écoutais, ne pensant pas vraiment qu’il s’agissait de points importants et que cela n’aurait aucune incidence sur l’histoire.
Et à quel point je me trompais…
Arrivée au milieu du second tome, j’ai eu un gros blocage. Je sentais qu’il manquait quelque chose si j’allais dans la direction que je m’étais fixée. J’entendais déjà Elena crier dans ma tête par moments, me parler de manière condescendante d’autres fois. (non, je ne suis pas folle, je me suis réellement fait crier dessus et fait la morale plusieurs fois par mon héroïne…) Finalement, j’ai décidé d’écouter. Et j’ai relu tout le tome 1, avant de faire un gros brainstorming. Et j’ai découvert que plein de détails dans le premier tome m’ouvraient pas mal de voies. A ce moment-là, tout ce qu’Elena me soufflait depuis le début a pris tout son sens et j’ai suivi ses plans. Et j’ai réalisé que je ne pourrais jamais finir cette histoire en deux tomes. Il en fallait un troisième.
Le « boss final » de l’histoire a fini par ne plus être celui que j’avais en tête. Il est lui-même devenu une victime, puisque le problème était ailleurs, bien plus loin. Dans le tome 1, il n’y a absolument rien qui indique dans quelle direction je me dirige et je pense que je chamboule beaucoup de choses chez les lecteurs avec le tome 2. Et c’est fait pour. Parce qu’Elena l’a décidé. Elle a décidé contre qui elle devait se battre, qui elle devait aider, qui elle devait croire. Et je n’avais aucun moyen de le prévoir, malgré tous mes plans et mes préparations. Mais je savais dès le début qu’elle avait un caractère bien trempé et, au fond, j’aurais dû me douter que cela finirait par arriver.
Le point positif, c’est qu’après en être arrivée à ce point-là, je savais exactement quoi écrire. Et Elena m’a laissé tranquille jusqu’à l’épilogue, ou du moins, plus tranquille que jusqu’à présent. Donc, tout allait bien pour tout le monde.
Pour la petite histoire, je me suis quand même battue avec Elena sur l’épilogue. Et c’est le seul moment dans toute l’histoire où c’est moi qui ai pris le dessus !