Parenthèse Nippone

Mon prochain roman, le quatrième du nom, est prévu pour sortir le 23 mai. A cette occasion, voici une petite présentation de ce nouvel ouvrage.

Parenthèse Nippone, c’est quoi ? En clair, c’est une auto-fiction, ce qui veut dire que la majorité des événements de ce roman se sont produits. Si j’ai changé les noms de tous les personnages, les actions et les péripéties se sont donc déjà déroulées, bien que les circonstances ne soient pas exactement les mêmes. Pour être honnête, il y a seulement une partie en particulier qui a été inspirée de l’expérience personnelle d’une amie, plutôt que de la mienne.

Cela ne veut pas dire que l’héroïne est « moi ». D’accord, Anna est mon troisième prénom, mais elle n’est pas exactement moi. Pour ce roman, j’ai voulu créer un personnage un peu éloigné de moi-même, avec des relations familiales exagérées par rapport à ma propre expérience et un caractère un peu différent également. Bon, vous pouvez penser que c’est moi, quand même, c’est au choix !

C’est bien joli de s’inspirer de mes expériences au Japon, mais, au final, quelles sont-elles ? Est-ce que je suis assez légitime pour parler du Japon ? Eh bien, je vous laisse le décider en vous laissant ci-dessous un récapitulatif de mon expérience sur l’archipel nippon pour en juger ! Je ne suis certainement pas mieux placée qu’un expatrié de longue date, mais je pense que je suis quand même une habituée du pays du soleil levant !

Cet historique précise également les villes visitées à chaque période ainsi que d’autres petits boulots (pas tous pour 2014, mais l’idée est là) et, quand vous lirez ce roman, libre à vous de vous amuser (ou pas, d’ailleurs) à comparer les événements pour voir lesquels ont des circonstances différentes.

Point final à L’héritière de l’Étoile

Le dernier tome de cette trilogie, Le choix des éléments, est finalement sorti il y a deux jours, non sans mal. A l’heure où j’écris ces mots, je suis en train d’attendre mes exemplaires auteurs pour enfin avoir mon troisième enfant dans les mains, impatiente qu’il rejoigne ses deux frères dans ma bibliothèque.

Même après avoir lu et relu ce tome, après avoir pleuré à chaque fois au moment du dernier chapitre et de l’épilogue, j’ai dû mal à me dire que cette saga est terminée. J’imagine que ce doit être difficile pour chaque auteur de finir un roman, a fortiori une saga. Peut-être que certains lecteurs ne seront pas satisfaits de cette fin; peut-être qu’il manquera quelque chose pour les uns, qu’il y en aura trop pour d’autres. Mais c’est de cette manière que l’histoire d’Elena s’achève et il ne pouvait pas en être autrement, bien que je me sois battue avec l’héroïne pour avoir une fin qui lui conviendrait. Et, selon moi, je ne pouvais pas faire mieux. Si j’avais écris autre chose, cela n’aurait pas vraiment été l’histoire d’Elena.

Je peux dire sans honte et sans gêne que je suis terriblement fière de cette saga. Qu’elle plaise ou non, je peux affirmer avec fierté que j’ai écris ce que je voulais, comme je le voulais, et que je l’ai fais avec mes tripes, en suant eau et sang. Et j’ai adoré écrire cette histoire, malgré les difficultés que m’ont causées certaines parties des aventures d’Elena. J’ai enfin pu mettre un point final à cette histoire qui me hante depuis près de huit ans et cela restera une de mes plus grandes fiertés, comme tous les romans qui sortiront après ceux-là.

Petite anecdote

Parfois, il arrive que les écrivains et les auteurs de manière générale aient des idées survenant à n’importe quel moment, pendant n’importe quelle activité, aussi incongrue soit-elle. Si comme la plupart des gens, j’ai des idées sous la douche ou avant de dormir, il y a d’autres situations dans lesquelles je ne m’attends pas forcément à avoir une illumination sur un roman ou un écrit.

Dans le tome 2 de L’héritière de l’Etoile, il y a une scène en particulier qui m’a été inspirée lors d’un concert de Coldplay. Peut-être que ce n’est pas très surprenant pour certains, mais j’ai été choquée d’avoir eu une illumination à ce moment-là, lorsque j’étais dans les gradins, entourée par la musique résonnant dans toute la salle avec des lumières à couper le souffle à perte de vue. Lors de ce concert, qui était pour moi une première fois pour ce groupe, des bracelets nous avaient été donnés à l’entrée et je ne savais pas à quoi m’attendre. Alors quand les bracelets de tout le public ont commencé à s’allumer en rythme avec la musique et les lumières de la scène, j’ai été littéralement transportée.

Ceux qui ont lu le tome 2 comprendront certainement de quelle scène je parle sans trop réfléchir. Le seul problème que j’ai eu à ce moment-là était que le premier tome n’était pas encore achevé et que, finalement, j’ai écrit cette scène du tome 2 sans savoir si j’allais vraiment l’utiliser ou comprendre comment l’intégrer au scénario de base. Finalement, je pense que cette scène s’intègre bien et qu’elle apporte un petit quelque chose d’intéressant en cette fin de tome. Même après l’avoir réécrit deux fois, j’aime toujours autant ce passage et les sensations qu’elles m’ont provoqués.

Mésaventures d’écriture

Maintenant que je viens de mettre le point final sur la version 2 du tome 3 de L’héritière de l’Etoile, je peux parler de tout ce qui s’est produit pour pondre cette histoire. Parce que ce n’était pas simple. Même si, soyons honnête, ce ne doit être simple pour aucun auteur d’écrire des sagas…

Quand j’ai commencé à écrire cette histoire huit ans en arrière, je pensais qu’il s’agirait d’une histoire de fantasy tout à fait simple. J’avais cette idée d’une héroïne entourée d’un groupe d’hommes pour l’aider à accomplir sa mission. A l’époque, je pensais savoir quelle était la mission en question. J’avais intégré cette idée de voir des souvenirs empruntés pour semer des indices sur ce qui se tramait, en pensant savoir moi-même où cela allait mener. Si on veut dire les choses clairement, j’étais certainement ce qui s’approchait le plus d’une architecte à l’époque. Et jusqu’à ce que je finisse le premier tome en 2019, j’étais certaine de savoir où j’allais.

Jusqu’à ce que mon héroïne s’en mêle.

Ceux qui auront lu le tome 1 auront compris qu’Elena est quelqu’un de têtu. Mais personne, même pas moi, n’aurait pu savoir à quel point avec ce premier tome. Je fais partie de ces gens qui croient que ce sont les personnages qui décident de leur récit et c’est exactement ce qui s’est passé avec L’héritière de l’Etoile. Déjà dans le tome 1, Elena me soufflait des détails à insérer et je l’écoutais, ne pensant pas vraiment qu’il s’agissait de points importants et que cela n’aurait aucune incidence sur l’histoire.

Et à quel point je me trompais…

Arrivée au milieu du second tome, j’ai eu un gros blocage. Je sentais qu’il manquait quelque chose si j’allais dans la direction que je m’étais fixée. J’entendais déjà Elena crier dans ma tête par moments, me parler de manière condescendante d’autres fois. (non, je ne suis pas folle, je me suis réellement fait crier dessus et fait la morale plusieurs fois par mon héroïne…) Finalement, j’ai décidé d’écouter. Et j’ai relu tout le tome 1, avant de faire un gros brainstorming. Et j’ai découvert que plein de détails dans le premier tome m’ouvraient pas mal de voies. A ce moment-là, tout ce qu’Elena me soufflait depuis le début a pris tout son sens et j’ai suivi ses plans. Et j’ai réalisé que je ne pourrais jamais finir cette histoire en deux tomes. Il en fallait un troisième.

Le « boss final » de l’histoire a fini par ne plus être celui que j’avais en tête. Il est lui-même devenu une victime, puisque le problème était ailleurs, bien plus loin. Dans le tome 1, il n’y a absolument rien qui indique dans quelle direction je me dirige et je pense que je chamboule beaucoup de choses chez les lecteurs avec le tome 2. Et c’est fait pour. Parce qu’Elena l’a décidé. Elle a décidé contre qui elle devait se battre, qui elle devait aider, qui elle devait croire. Et je n’avais aucun moyen de le prévoir, malgré tous mes plans et mes préparations. Mais je savais dès le début qu’elle avait un caractère bien trempé et, au fond, j’aurais dû me douter que cela finirait par arriver.

Le point positif, c’est qu’après en être arrivée à ce point-là, je savais exactement quoi écrire. Et Elena m’a laissé tranquille jusqu’à l’épilogue, ou du moins, plus tranquille que jusqu’à présent. Donc, tout allait bien pour tout le monde.

Pour la petite histoire, je me suis quand même battue avec Elena sur l’épilogue. Et c’est le seul moment dans toute l’histoire où c’est moi qui ai pris le dessus !

De la persévérance

Je n’aime pas tellement les conseils d’écriture de manière générale, parce que je sais que certaines méthodes fonctionnent pour certains, mais pas pour tout le monde. Alors quand j’ai vu ce conseil comme quoi il fallait abandonner une idée si l’on mettait trop de temps à l’écrire, ça m’a énervé. D’ailleurs, je pense que Stephen King disait quelque chose de rapprochant dans son livre « Ecriture, mémoires d’un métier ». Je n’ai pas la citation sous les yeux, mais pour lui je crois que si l’on passait trop de temps à écrire un manuscrit, il fallait laisser tomber (ou quelque chose comme ça !) Je sais qu’à l’époque, une amie m’avait prêté ce livre et on parlait à quel point certains points évoqués étaient démoralisants.

Dans mon cas, je préfère miser sur la persévérance. Peu importe le temps qu’il me faut pour mener un projet à bien, je vais m’accrocher. Parce que je pense que l’on peut avoir des idées de récits absolument géniaux, mais simplement ne pas être capables de les écrire sur-le-champ. Dans certains cas, une idée à besoin de mûrir, d’arriver à maturité pour pouvoir être traitée. Toutes les idées ne rentrent pas dans le même panier et j’en suis un bon exemple.

En deuxième année de fac, j’ai écrit une saga fantasy en 4 tomes de 100 000 mots chacun, de janvier à septembre (bientôt en réécriture en vue d’une publication, j’espère !). L’héroïne de cette quadrilogie est japonaise et ça allait donc parfaitement bien avec mes études en japonais et mes passions du moment sur tout ce qui touchait au Japon, ce qui fait que j’ai pu l’écrire aussi vite (même si, en y repensant, je sais que je pourrais y ajouter plus de profondeur aujourd’hui).

Dans le cas de L’héritière de l’Etoile, l’idée m’est venue quelque part entre 2013 ou 2014 et j’ai été incapable d’écrire plus loin que le premier chapitre. J’avais beau faire tous les efforts du monde, selon moi, il m’était impossible d’avancer. Entre mon stage de 3 mois au Japon, le visa vacance-travail qui a suivi l’année suivante, ça paraissait impossible. Peut-être que c’était simplement ma faute. Peut-être que je gérais mal mes priorités, peut-être que je n’avais pas envie d’écrire. Mais je pense surtout qu’il me manquait une certaine expérience de vie pour mener ce récit à bien.

Finalement, le récit a complètement changé dans ma tête et c’est à ce moment-là que j’ai réussi à m’y remettre. J’avais gagné en maturité et mon récit en a fait de même. J’ai repris l’écriture du tome 1 en 2018 et en décembre 2020, je mettais un point final sur le premier jet du tome 3. Alors, non, je n’ai pas écrit aussi vite qu’à l’époque de ma quadrilogie, mais je trouve que c’est quand même très satisfaisant de venir à bout d’un récit aussi vite.

J’ai d’autres idées qui mûrissent dans ma tête, de quoi écrire au moins 5 ou 6 récits de plus (one-shot et saga confondus). Parmi elles, des idées qui datent de 2017 ou 2018 et je sais qu’elles ont besoin de mûrir parce que je me sens incapable de les écrire dès demain, par exemple.
C’est pour cela que je penserais toujours qu’il faut persévérer, laisser mûrir une idée qui a du potentiel plutôt que de la bâcler pour produire quelque chose.

Un an en auto-édition

Le 24 janvier 2020 sortait le premier tome de ma saga fantasy, L’héritière de l’Etoile. Dans l’ensemble, le bilan est satisfaisant, bien que je n’ai pas les statistiques en détails. Mais je suis tout de même satisfaite d’en être arrivée là, alors qu’en 2019 je ne pensais même pas publier un roman. A ce jour, j’en ai publié deux alors on peut dire que l’année 2020 était une bonne année précisément pour cette raison.

Je ne cache pas que les débuts étaient compliqués et que, comme d’autres auteurs débutant dans l’auto-édition, je me suis retrouvée devant beaucoup de murs difficiles à franchir. Mais pas infranchissables, du moment qu’on s’en donne les moyens. Et comme dit l’héroïne de ma saga dans le tome 2 « Qui, sait, peut-être que je finirai par en faire un ou deux [des murs]. J’ai la tête dure ! »

J’ai eu la chance d’être soutenue tout au long du chemin par des personnes rencontrées sur les réseaux sociaux, qui me motivent jour après jour avec leur positivité. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être dans un environnement positif, pourtant c’est la clé pour continuer à y croire, pour toujours apprendre dans tous les domaines.

Et la motivation, c’est bien ce qui a failli me faire perdre cette volonté d’écrire. Quand la vie a mis en péril mes rêves, j’ai pu compter sur des amies pour me redonner la motivation et j’ai même profité de leurs précieux conseils pour continuer d’écrire le tome 1 de L’héritière de l’Etoile. (Sophie et Lilas, c’est de vous que je parle, si jamais vous voyez passer cet article !)

En bref, malgré des débuts difficiles que j’aurais certainement pu mieux gérer si j’avais fais davantage de recherches et de travail personnel, je suis heureuse de là où je suis en ce moment même. Certains peuvent avoir des débuts en fanfare, d’autres plus mitigés. Si j’ai bien appris quelque chose au cours de cette longue année, c’est que ce n’est pas une course et ce n’en sera jamais une. Chacun à ses hauts, ses bas, même ses milieux. Il y aura toujours du positif même dans le négatif. Alors c’est pour ça qu’il faut toujours continuer à y croire.